Génération Pluton

29.8.06

Merci Lili

En tout cas, il convient de garder à l'esprit que le principe de proportionnalité joue un rôle fondamental dans l'application de la convention-cadre. En d'autres termes, même si la convention imposait l'obligation de mettre en place un enseignement scolaire dispensé dans la langue maternelle des minorités nationales - ce qui n'est pas le cas -, personne n'obligerait une commune francophone à ouvrir une école néerlandophone (ou inversement) pour trois élèves, car cette mesure serait disproportionnée. La convention-cadre n'est pas un livre de cuisine ni un recueil de solutions toutes faites. Bien au contraire, c'est un instrument juridique qui produit tous ses effets bénéfiques uniquement lorsqu'il est appliqué dans un esprit de respect et de tolérance, dans le contexte de l'Etat de droit. Je regrette que certains hommes politiques et journalistes flamands ne cessent d'évoquer ce type de «problème», qui en réalité n'existe pas. On ne peut s'empêcher de penser qu'ils mettent ce type de «problème» sur le tapis pour détourner l'attention du public des problèmes réels, et pour « marquer facilement des points » chez des lecteurs qui ne connaissent pas bien les réalités belges. La grande majorité des Etats membres du Conseil de l'Europe - dont beaucoup ont, ou ont eu, des « problèmes » bien plus graves que la Belgique avec leurs minorités nationales - ont signé et ratifié la convention-cadre, et parviennent à appliquer ses dispositions. On peut donc attendre d'un pays comme la Belgique, qui a admirablement réussi à éviter la violence entre ses majorités et minorités, qu'il fasse de même.



dixit Mme Lili N.-H. au point 61 de son rapport sur la Protection des minorités en Belgique le 5 septembre 2002. Ce rapport fut en son temps présenté à l'Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe en Commission des questions juridiques et des droits de l’homme.

Que s'est-il passé depuis ?

D'abord, ce rapport fut voté en Commission le 26 septembre 2002. Lili herself s'exprimait encore la veille de ce vote historique dans un entretien orchestré par le Conseil de l'Europe; Strasbourg soigne sa communication, et c'est bien ! En fouillant un peu dans les archives, on apprend avec stupéfaction que la Belgique est l'un des quatre pays – parmi les 41 que comptait le Conseil de l'Europe à l'époque – n'ayant pas ratifié la convention-cadre pour la protection des minorités nationales proposée en 1995 et effective depuis 1998 (source: La Libre). Pour la petite histoire, les trois autres pays sont Andorre, la France et la Turquie. Ironie suprême: la ratification de la convention par les Etats candidats à l'Union européenne est une condition préalable à leur adhésion.

Répétons encore l'article 18 du rapport, mettant les choses au clair:
... les groupes suivants sont à considérer comme des minorités en Belgique dans le contexte de la convention-cadre : au niveau de l'Etat, la communauté germanophone; au niveau régional, les francophones vivant dans la région de langue néerlandaise et dans la région de langue allemande, et les néerlandophones et les germanophones vivant dans la région de langue française.


Autre son de cloche du côté flamand. Faut il le signaler ?

Ensuite ?.. Rien !

Tout cela date de 2002. Vu d'ici, vu de maintenant, vu d'une esquisse de sourire, tout cela je te disais donc pourrait prêter à croire que quatre petites années ont largement suffit à oublier les bonnes intentions de l'amie Lili.

Comme le chantait Jacques B., sur un air mélancolique : « il faut oublier, tout peut s'oublier, ... »

Alors ?.. On se quitte quand ?

-LAH-

2 Comments:

  • Ne me quittes pas... Ca aussi il l'a dit le grand Jacques !

    By Anonymous Anonyme, at 10:40 PM  

  • Vu comme c'est parti, on se quitte en 2007 après les prochaines élections législatives. Il est temps de penser à déménager dans un pays plus hospitalier...

    By Anonymous Anonyme, at 2:33 PM  

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