Génération Pluton

17.8.06

Les termes d'un rififi sans terme

Cher(e) Internaute,

le paysage communautaire belge s'embrase une fois de plus en réagissant promptement aux propos audicieux, peut être véraces, du ministre-président des Communauté et Région Flamandes, Yves L., tenus au journal Libération et repris dans le dossier Babel(ge) de ce dernier; propos selon lesquels, en substance et en travers naturellement, les francophones des communes à facilités ne seraient pas en état intellectuel d'apprendre le néerlandais.

Réactions en chaîne habituelles des chefs de partis francophones, à commencer par le grand Manitou, notre bien-aimable Elio d. R., qui spécifie &ndash en des termes particulièrement choisis, comme à son habitude &ndash ne pouvoir croire «que son collègue ministre-président d'une région de qualité qu'est la Flandre puisse tenir des propos insultants à l'égards de francophones.» (source: Le Soir, rédaction en ligne, 17 août 2006)

En même temps, ou avec un léger retard difficilement perceptible, les suites verte et orange s'opposaient aussi aux propos de l'ami Yves avec un tant soit peu plus de pugnacité, surement piqués qu'ils étaient par les épines du parti de la Rose. Je vous retrace ici, en français dans le texte bien sur, l'émotion vive qui s'en ressent:

Isabelle D.

- surprise par la virulence des déclarations d'Yves L.;
- (il) ne se distingue guère plus du Vlaams Belang (ndlr: ex-Vlaams Blok pour les ceux qui auraient loupé le coche de la réforme des noms mais non des idées);
- (il) déterre la hache de guerre avant même que les vacances ne soient finies (!!! oh ben ouais quoi, y pousse un peu là)


Joëlle M.

- (il) ose critiquer notre Roi devant une opinion publique étrangère;
- méprise les plus francophones d'entre nous en les prenant pour des inadaptés intellectuels;
- place les intérêts régionaux avant les intérêts fédéraux (eh oh jolie Joëlle, chacun prêche pour son église).


Sur ce coup et pour le moment, les bleus (ndlr : pas l'équipe de France) restent muets, probablement certains que ce tumulte n'est, une fois de plus, qu'un feu de paille nourris par l'ouragan d'une tempête générée dans un verre d'eau. Il est vrai que la paille est de saison, et qu'il sera toujours temps d'appeler les pompiers fédéralistes quand le feu prendra aux buveurs bois.
Quant à moi, si j'ose ainsi te l'exprimer, je trouve qu'(il) est culotté de tenir un tel discours à des journalistes français.

Bien amèrement,
-LAH-

PS (sans rapport avec le parti sus-mentionné): à noter, les propos ont été disponibles en ligne ce jeudi 17 août 2006, et quasi instantanément sur Wikipédia. Cette promptitude est effarante !
P2S (mise à jour 17/08/06): aussi un autre article sur le sujet sur le blog de Fabrice Grosfilley.
P3S (mise à jour 18/08/06): réaction libérale avec un léger retard (vacances obligent ?!)

Didier R.

- (il) a eu des propos injurieux envers des francophones, propos auxquels on ne répondra pas pareillement;
- connait trop Yves pour croire que ses propos puissent être attribués à sa méconnaissance du français (ndlr: en commentaire de la réaction de Elio d. R. ?);
- et de conclure qu'après cela (il) continuera à s'occuper des affaires flamandes pour un bon bout de temps ...

P4S (mise à jour 18/08/06): et dire qu'à une époque pas si lointaine, sournoiserie perfide s'il en est, les ministre-présidents Wallon et Flamand avaient, respectivement, un nom flamand (Van Cauwenberghe) et francophone (Leterme). L'un est toujours en place, l'autre pas. Sournois et perfide, n'est-ce-pas ?