Génération Pluton

5.7.06

Vague à l'âme

Cher(e) Internaute,

je t'écris aujourd'hui avec un petit pincement au coeur. A la recherche de vieux syllabi, d'anciens démons se sont rappelés à moi. Entre les feuilles toujours blanches se cachaient d'autres feuilles que j'échangeais avec mes camarades de classe. Quel adolescent n'a pas fait cela, des mots dans tous les sens, de tout sens et parfois insensés. A relire ces petites phrases innocentes ou assassines, que voilà le souvenir de ces événements qui marquèrent de leur empreinte ma jeune expérience. De revoir soudain, de mémoire oubliée, les jeux et les regards de ces amis qu'on pensait connaître à jamais. Mais l'angoisse de voir l'emprise du temps, de sentir le poids de la plume qui écrasait le papier, de se réinventer le passé plus que de s'en souvenir, l'angoisse perpétuelle, non celle de vieillir - chose toute assez normale et même bienvenue - mais celle de perdre son passé. Peut être est-ce le signe de l'équilibre perpétuel entre "construire le futur" et "oublier le passé" surtout quand celui ci fut douleur plus que bonheur (encore que j'aie jamais eu à me plaindre).

Avec un peu de fatalité, on dira "ainsi va la vie" ... argh, la fatalité ...

Dans mes petits papiers soigneusement pliés, une mine d'or s'était enterrée. Précieusement, j'ai déballé de mon intimité des moments égarés. Qu'il est heureux parfois de se retrouver, avec le recul et les textes que je m'étais écrit, ce passé qui constitue mes fondations et dans lesquels je retrouve tant de traits de caractère qui me poussent aujourd'hui toujours à mes comportements. Je te souhaite, chèr(e) Internaute, que cela t'arrive aussi, que tes réminiscences soient une fontaine de Jouvence pour les moments de bonheurs perdus et une stelle immaculée pour y déposer les derniers regrets que rien ne pourra jamais pardonner, sinon le temps lui même.

Au creux d'une page, ces quelques mots, une pensée, sinon le début d'une aude inachevée:

"Un mot,
Ce peut être une Vie;
Alors, un discours,
Ce peut être le Monde"


A méditer ...

Bien cordialement,
-LAH-